
La Vallée des Lazhards – Soufiane KHALOUA
Il y a des titres comme ça, chez Agullo, qui me font de l’oeil. Ce roman est une ancienne parution de février 2023 (pas si ancien).
L’histoire se déroule au Maroc, dans une vallée après Oujda où deux familles s’affrontent sans coup férir : les Ayami et les Hokbani.
J’ai aimé que les familles se lient par un mariage entre la fille Ayami et l’un des fils Hokbani. Pas tout à fait Roméo et Juliette dans le désert marocain.
J’ai aimé la grand-mère du clan Ayami, qui perd la tête, ce qui la met parfois dans des situations coquasses ou dangereuses.
J’ai aimé que ce soient les femmes qui dirigent les familles et qui fassent taire les hommes qui ne sont que des figurants.
J’ai aimé que le narrateur ouvre peu à peu les yeux sur son cousin tant admiré Haroun : forte tête, il est parti il y a 3 ans, et revient pour la mariage de sa soeur. Mais pas que. Moi qui n’aime pas les romans d’apprentissage, j’ai aimé celui-ci.
J’ai découvert les trabendos, ces jeunes qui font du trafic entre l’Algérie toute proche et le Maroc, pour gagner leur vie.
J’ai aimé la très belle Fayrouk dont le narrateur tombe amoureux. Mais qu’Haroun aime en secret.
J’ai aimé que ce roman parle de l’exil que ressentent ceux qui rentrent au pays pendant 1-2 mois : leur obligation de prendre la vie du village où elle en est, leur obligation de s’adapter.
Le temps de ma lecture, j’ai aimé vivre dans cette vallée sèche et aride au milieu de ces deux clans qui se détestent mais se côtoient.
Une citation :
« ON ne s’entretue parce qu’on n’oublie jamais qu’on est mortels, qu’on est semblables, on meurt et on donne naissance. Tu ne tues pas celui que tu as félicité pour la naissance des son enfant. Si tu oublies ça, si tu ne rends pas visite à ton ennemi, tu t’enterres dans la haine, tu deviens mesquin, et être mesquin c’est la pire des choses. Etre mesquin, c’est oublier la mort, et oublier la mort c’est oublier Dieu. (p.155-156)
L’image que je retiendrai :
C’est celle que retiendra le narrateur aussi : la vielle Renault 12 verte parcourant les routes étroites des montagnes, en exil pour l’éternité.
Agullo, 9 février 2023, 278 pages

Le cœur ne cède pas - Grégoire BOUILLIER

6 commentaires
Matatoune
Beau retour sur un roman que je n’avais pas vu passer.
admin
Merci pour le compliment. J’ai en effet apprécié cette lecture et ce dépaysement.
aifelle
Une ancienne parution de février ? tu rigoles là, c’était seulement hier, moi j’appelle ça une nouveauté 🙂 Je note, au cas où.
Alex-Mot-a-Mots
Disons que depuis, la maison d’édition en a publié d’autres.
Hedwige
Tu me tentes Alex, il devient dangereux pour ma bourse de te lire 😀
Alex-Mot-a-Mots
Tu m’en vois désolée.