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Le Fils du père – Victor Del Arbol

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu l’auteur. Sur les conseils (et le prêt d’une amie), je me lance.

J’ai aimé cette lignée d’hommes qui joue de malchance : le grand-père envoyé en Sibérie ; le père dans le Sahara et qui ne trouve pas d’emploi fixe ; le fils qui collectionne les étudiantes malgré ses pratiques douteuses.

J’ai aimé la Grande Maison, point de repère de la famille, même si au début du roman, elle ne leur appartient pas.

J’ai eu de la peine pour les réfugiés dans les grottes du Mocho où se retrouvent les bannis de la société.

J’ai aimé les leitmotivs qui relient les fils à leur père : la veste de cuir, les rails du train, le vent que rien n’arrête, la bague à la perle noire.

J’ai aimé que l’auteur m’emmène en Russie avec les espagnols et autres européens au côté des Allemands : le froid, les prisonniers, et puis la déportation. Mais j’ai trouvé un peu facile Olga qui revient et libère le grand-père.

Un peu sortie de nulle part également M. Luna, qui prend le père sous son aile et qui devient un ami jusqu’à la fin de sa vie. Au début du roman, M. Luna n’était jamais mentionné.

Je n’ai pas aimé le personnage de l’infirmier anglais qui se prend pour le Prince des Ténèbres : que fait-il exactement, à part prendre des photos ? Mon imagination n’est pas allée jusqu’à imaginer le pire.

Mais j’ai aimé que ce roman me parle des pères incapables de dire leur amour pour leur fils, ce qui les handicapera toute leur vie.

Quelques citations :

Sans doute parce que je ne vois pas le Diable, mais seulement un fils imparfait abandonné par un père trop cruel et arrogant pour comprendre et pardonner sa révolte. (p.110)

…même si tu es le fruit d’une tragédie dont tu n’es absolument pas responsable. (p.352)

L’image que je retiendrai :

Celle de la belle-fille du fils qui se rend dans des soirées échangistes à 17 ans.

Actes Sud, 6 septembre 2023, 368 pages

Merci Marie-Do pour le prêt

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