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Le roitelet – Jean-François BEAUCHEMIN

Je découvre la plume douce et contemplative de l’auteur.

Je craignais un peu d’ouvrir ce livre parlant d’un frère schizophrène. J’ai découvert un personnage empathique qui sait apaiser les souffrances de son cadet.

J’ai aimé que le récit soit composé de petites touches et que les deux premières soient des histoires de changement : les enfants deviennent des adolescents et l’un bascule dans la maladie.

En poussant la porte du jardin, le narrateur explique qu’il devient quelqu’un d’autre, et j’ai aimé découvrir son jardin, ses voisins, son rapport à la nature.

J’ai eu de la peine pour le frère dont jamais nous ne saurons le nom, qui croit que sa voisine veut l’empoisonne quand il est en phase de délire. Mais j’ai aimé que son travail consiste à arroser les plantes dans une jardinerie : il plante son doigt dans le terreau pour définir la quantité d’eau nécessaire à la plante.

J’ai aimé que ce soit Seuls demeurent de René Char qui calme parfois les crises, comme si la poésie seule pouvait toucher et calmer. J’ai aimé que la poésie devienne leur territoire commun.

J’ai aimé les leitmotivs : la Prius que conduit le narrateur ; les feux de camp les soirs ; le frère à la tête pleine d’ombres et de secrets.

J’ai adoré quand le narrateur et son frère se rendent sur un piquet de gréve pour apporter des pommes aux grévistes et que le frère, intranquille, crie Feu ! et jette les pommes sur les grévistes.

J’ai aimé les personnages qui apparaissent dans le récit : le frère et son patron, le docteur Dumontier, monsieur et madame Vermeulen les voisins agriculteurs, monsieur et madame Chung les voisins coréens, le chien Pablo et le chat Lennon.

J’ai quitté cette belle et douce parenthèse à regret.

L’image que je retiendrai :

Celle de la nature omniprésente et si proche.

Folio, 4 janvier 2024, 192 pages

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