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Malgré toute ma rage – Jérémy FEL

Ouvrir un roman de Jérémy Fel, c’est avoir l’assurance de rencontrer des personnages que l’on n’oubliera pas.

Dans ce roman, c’est le personnage de Thaïs qui m’a le plus marqué : mystérieuse car aucune de ses copines ne peut prévoir ses réactions, toujours sur son smartphone, sa volonté farouche et ses regrets, l’inceste dont elle est victime.

J’ai aimé que plusieurs personnages parlent à leur tour, certains apportant un peu d’air dans la trame noire et rude du récit.

J’ai été hallucinée par la mère de Thaïs, son emprise sur son jumeau.

Le personnage du grand-père m’a moins parlé, mais j’ai découvert à travers lui le versant obscure du monde de l’édition dans lequel il faut savoir poser ses pions pour obtenir des prix.

Je n’ai pas aimé la longue errance de Thaïs de retour d’Afrique du Sud, même si je comprend son utilité narrative.

Certaines scènes décrites dans le roman sont dures, mais le talent de l’auteur me les a rendu lisibles.

J’ai souri chaque fois qu’une référence était faite aux films d’horreur : les films que regardent les différents personnages tout au long du roman ; la naïveté de Manon répétée à l’envie ; les maisons qui sont des manoirs ; et même une scène du roman qui correspond à une scène de film d’horreur décrite plus loin (celle dans laquelle Manon se retrouve enfermée dans la lingerie et tente de passer par la fenêtre).

Seule différence de ce roman avec les films d’horreur : l’explication des actes de la coupable.

Seule la bande son m’a laissé de marbre et m’a fait penser que j’étais un peu has-been car je ne connais aucun des morceaux écoutés par les personnages.

Un roman qui dit bien jusqu’où la rage peut conduire, la colère étant déjà mauvaise conseillère.

L’image que je retiendrai :

Celle des 4 jeunes filles cachées dans un champ quelque part autour du Cap, venant de se faire voler leur voiture : une scène digne d’un film d’horreur.

Rivages, 16 août 2023, 512 pages

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