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Né d’aucune femme – Franck BOUYSSE

Rose, quel joli prénom pour une vie de violence.

Elle a 14 ans, l’aîné de la fratrie, quand son père la vend au Maître des Forges. Dans cette grande maison, elle devient la domestique du Maître et de sa mère acariâtre.

Heureusement, Edmond est là, l’homme à tout faire, qui la prévient de ce qui l’attend et qui lui offre un peu, si peu, de réconfort.

Je n’en dis pas plus, il y a tellement d’autres personnages dans ce roman : le curé Gabriel qui découvre les cahiers de Rose, le médecin à la botte du Maître, la femme du Maître, Génie l’infirmière…

Je vous laisse le plaisir de plonger dans ces pages comme une immersion en pleine nature, celle que l’on respire à pleins poumons.

Mais également une immersion cruelle en pleine nature humaine, la violente, celle prête à tout pour garder la tête haute. A vraiment tout.

Certaines pages m’ont soulevées le coeur par leur violence et leur réalisme.

Et pourtant, Rose ne baisse jamais la tête.

Si j’ai trouvé la fin un peu gentille par rapport à la tonalité générale du roman, j’ai aimé le dernier geste du prêtre.

J’ai aimé l’alternance des voix qui raconte leur histoire, avec leur vocabulaire propre, comme une respiration différente.

Un auteur que je qualifierais de sensuel, car dans ses lignes, je sens l’humus et les saisons. L’homme n’est que de passage.

L’image que je retiendrai :

Celle de la mousse, détail qui revient souvent.

Quelques citations :

Les rêves ne sont rien que les rêves, et que ceux qu’on nous vend sans qu’on les rêve soi-même, il faut les fuir à tout prix. (77)

Surtout marcher droit devant. De toute son existence, il n’avait jamais vu un oiseau reculé. (p.276)

La manufacture de livres, 10 janvier 2019, 416 pages

Par l’auteur de Grossir le ciel et Plateau

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