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Nomadland – Jessica BRUDER

C’est après être allé voir l’excellent film de Chloé ZHAO, après avoir lu la bande-annonce précisant que le film était tiré d’un livre que je me suis procurée le-dit ouvrage.

Ce n’est pas un roman, c’est le fruit de 3 ans de travail d’une journaliste : Jessica BRUDER qui s’est au départ interrogé sur le nombre croissant de camping-caristes ayant l’âge de la retraite.

Si il en existe avec d’immenses maisons sur roues, c’est une réalité toute autre qu’elle nous donne à voir.

Si vous avez vu le film, le livre ne raconte rien de plus. Vous n’avez pas vu le film ? Rendez-vous dans la salle de cinéma la plus proche.

Toutefois, le livre entre plus dans les détails (pas de personnage principal Fern) qui suit pendant 3 ans Linda May, LaVonne, Silvianne et Bob Wells, entre autre.

J’ai eu de la sympathie pour Linda May qui rêve d’une maison totalement construite par ses propres moyens en matériaux recyclés.

Nous découvrons chacun par petites touches. Leur point commun : un jour, ils n’ont plus pu payer leurs dettes et leur maison.

J’ai découvert le CamperForce organisé par Amaz*on de juillet à décembre pour aider lors des périodes de fêtes : les « sans adresse fixe » travaillent 10 heures par jour pour 9,50 dollars de l’heure. Le parking pour garer leur van leur est offert….

J’ai été outrée des publicités de recrutement vantant le fun du travail et les rencontres entre amis : les travailleurs sont tellement fatigués après leurs 10 heures de travail qu’ils ne rêvent que de se coucher.

Et les anti-inflammatoires sont en accès libre et gratuit dans les hangars….

En refermant le livre, je me suis demandée où était le rêve américain.

Quelques citations :

En Amérique, les derniers endroits gratuits sont les parkings.

Elle se répétait également un mantra appris aux réunions des Alcooliques anonymes : « Ne jamais renoncer avant que le miracle se produise. »

Le discours est surréaliste, mais il n’a rien de surprenant. Après tout, le positivisme est un mécanisme d’adaptation purement américain, voire carrément un sport national. L’écrivain James Rorty l’avait déjà constaté au moment de la Grande Dépression.

Pourquoi la sous-culture nomade est-elle majoritairement blanche ?

Dans les toilettes (de Amaz*on) je découvre à l’intérieur de ma cabine un nuancier de couleurs allant du jaune pâle à un terrifiant rouge marron. La légende me propose d’identifier laquelle correspond le plus à celle de mon urine. Verdict : je ne bois pas assez d’eau.

Elles disent aux nomades : « Votre voiture peut rester ici, mais pas vous. » La question de savoir si ces lois ne traduisent pas une dégradation des valeurs civiques dans ces villes a été largement ignorée.

Lu sur Liselotte

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