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Omero, le fils caché – Christos MARKOGIANNAKIS #RL2023

Le 30 mars 1960, Maria Callas met au monde un enfant prématuré déclaré mort dans les heures qui suivent. Mais le père étant Aristote Onassis, le bébé est-il vraiment mort ?

Le narrateur – qui n’interviendra qu’en début et en fin d’ouvrage – a hérité du cahier d’Omero dans lequel il a raconté son enfance et sa quête à l’âge adulte.

J’ai été surprise qu’Omero soit élevé par un papà et une mamma qui ne sont ni son Père ni sa Mère, dans la région de Milan, avec des cours à domicile jusque tard dans sa scolarité.

J’ai été ahurie par le nombre de présent que lui offre son parrain, finissant par comprendre qu’il était son vrai Père.

J’ai aimé qu’à la fin du récit d’Omero, son Père et sa Mère soient devenu père et mère, perdant de leur éloignement.

J’ai été attristé de lire la fin de vie de Maria Callas, dans un appartement parisien de l’avenue Georges-Mandel, loin de tout et de tous.

J’ai adoré les Troie Furies qui empêchent Omero et sa Mère de voir son père sur son lit de mort à l’hôpital de Neuilly : la soeur du parrain, sa fille et la Veuve.

Aucun nom ni prénom ne sera écrit, mais on devine à travers les sobriquets qui est qui : la Veuve, la Divina….

J’ai découvert un homme pris en charge depuis sa naissance jusqu’à sa mort : une fortune confortable, du personnel qui veille sur ses actes. Ce sera aussi le cas de la petite-fille du Père.

J’ai découvert avec horreur l’enfance de Maria Callas, avec une mère qui lui préfère sa soeur aînée, plus belle ; qui tente à Athènes de la prostituer à des soldats de l’occupation pendant la guerre (p.248)

Un auteur qui tout le long de son récit pose la question du destin : moïra, kismet contre les choix personnels.

J’ai aimé qu’Omero soit éduqué par une jeune femme qui lui fait aimer les mythes antiques grecs. L’adulte y fera sans cesse référence.

Enfin, j’ai apprécié la dernière rencontre d’Omero avec une descendante de son Père, rencontre qui l’ouvre à sa propre vie.

Quelques citations :

Pourquoi ai-je passé ma vie à courir derrière un nom étranger, à vivre par procuration au lieu de revendiquer mon identité propre ? D’un autre côté, nos parents ne sont-ils pas ceux grâce à qui, à cause de qui, en dépit de qui nous devenons ce que nous sommes ? (p.418)

j’espère qu’elle s’est retrouvé elle-même, avec ou sans ses parents. (p.440)

L’image que je retiendrai :

Celle du manoir dans lequel grandit Omero, plein de cadeaux, et surtout, celui du petit bateau baptisé à son nom sur lequel il apprend à naviguer.

Plon, 28 septembre 2023, 444 pages

Je remercie Gillesparis.com pour m’avoir permis de lire ce roman en avant-première

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