
Rien pour elle – Laura MANCINI
Tullia nait à Rome à la fin de la guerre de 39-45. C’est elle qui nous raconte sa vie, année par année, dans cette ville.
Chaque chapitre correspond à une année et à un quartier ou une rue de la Ville Eternelle. Mais l’année n’est jamais racontée en entier, seulement un fait marquant. A nous lecteur de raccrocher les morceaux de ce qu’il s’est passé entre-temps et qui ne nous a pas été dit.
Tout comme Rosa, la mère de Tullia, ne dit jamais beaucoup de mots à ses enfants. Des reproches, surtout.
J’ai aimé suivre Tullia, obligée de parcourir la ville à pieds dès l’âge de 6 ans pour vendre des brosses et des laques après son renvoi de l’école. Comme ses frères, elle est obligée de travailler si la famille veut manger.
J’ai aimé découvrir cette vraie ville qui se reconstruit, pas encore touristique, avec de vrais romains qui se battent pour ne pas mourir de faim au sortir de la guerre.
J’ai aimé ce roman très elliptique, composé uniquement de mise en lumière d’une vie bien sombre de travail et de débrouille.
Je n’ai pas aimé que Rosa revienne sans cesse dans les pensées de Tullia, comme si la fille ne pouvait se défaire des principes de sa mère. J’ai été heureuse de lire que petit à petit, elle s’en détachait.
Une lecture douce-amère sur une ville et ses habitants qui ont su renaître du chaos et de la destruction.
L’image que je retiendrai :
Celle de la grosse boîte que porte Tullia à travers les rues de Rome, et qui contient tout ce qu’elle doit vendre dans la journée.
Agullo, 24 février 2022, 277 pages

Ma vie de cafard - Joyce Carol OATES

14 commentaires
Matatoune
Et pourquoi pas ?
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture passionnante.
keisha
Pour mieux connaître ce genre de vie de débrouille?
Alex-Mot-a-Mots
Les conditions de vie juste après la guerre, que l’on a oubliées.
manou
Un premier roman intéressant et un auteur à suivre donc, je l’ai noté. Tu crois qu’il est autobiographique ?
Alex-Mot-a-Mots
Je ne pense pas. Pas entièrement en tout cas.
aifelle
Pas drôles en effet ces années d’après-guerre, dont on ne parle pas souvent, préférant s’imaginer que c’était l’opulence partout, comparé à nos pauvre jeunes d’aujourd’hui etc .. etc .. ce qui ne change pas, c’est qu’il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade quelle que soit l’époque.
Alex-Mot-a-Mots
Il est vrai que cette lecture recadre un peu la légende de l’après-guerre opulente.
ToursEtCulture
je note pour Rome bien sûr!
Alex-Mot-a-Mots
Un autre visage de la ville.
Céline
Je ne connaissais pas du tout, cela m’intrigue 🙂
Alex-Mot-a-Mots
Une très belle découverte.
argali2
Une période qui m’a toujours attirée et une littérature que je connais mal, il me tente.
Alex-Mot-a-Mots
J’ai trouvé son éclairage sur cette époque très intéressant.