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The Main – TREVANIAN

J’ai aimé le travelling avant de l’ouverture du roman : cette longue description de ce qu’il se passe sur ce boulevard Saint-Laurent de Montréal un soir d’hiver. Une même description clôt le livre.

Et il y en a, de la vie, sur cette artère un peu oubliée de la ville où se côtoient différentes nationalités : les italiens et les juifs, les SDF et les prostituées. Artère que les anglos appelle the Main : la rue principale.

Un policier veille sur eux tous, rassurant par sa présence, faisant en sorte que rien ne dérape.

J’ai aimé le lieutenant LaPointe, policier solitaire et veuf qui connait toutes et tous, qui joue aux cartes (au pinocle) deux soirs par semaine avec 2 commerçants et un prêtre, son pardessus pelucheux qu’il ne quitte jamais, sa relecture sans fin de Zola.

J’ai adoré découvrir le vocabulaire spécifique à cette ville : le jouaf est la langue populaire des Québécois francophones de Montréal ; les robineux sont les clochards…

J’ai aimé sa nouvelle aide Guttman, tout juste entré dans la police, qui voit d’un mauvais oeil les façons de faire de LaPointe. Pourtant, ces méthodes portent leurs fruits quand il s’agit d’éloigner du quartier un proxénète de mineures.

J’ai eu plus de mal à cerner la jeune prostituée que LaPointe prend chez lui : va-telle le voler ? va-t-elle se servir de lui ?

J’ai aimé la résolution de l’enquête, le meurtrier que l’on ne pouvait pas deviner.

Bien sûr, j’ai aimé l’humour discret de l’auteur et l’ambiance du roman.

J’ai quitté à regret ce boulevard et ses habitants.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’appartement froid de LaPointe, qu’il ne chauffe que les rares nuits où il y dort.

Gallmeister, 1 juin 2017, 384 pages

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