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Tout ce qui est solide se dissout dans l’air – Darragh McKEON

J’ai été étonné de suivre Evgueny à l’ouverture de ce roman : jeune prodige du piano qui se fait martyriser par ses camarades de classe.

J’ai aimé suivre son évolution et sa vie dans le Moscou d’avant la chute du mur : le petit appartement que sa mère et lui partagent avec la tante Maria. Sa mère qui fait du repassage en plus pour gagner quelques kopecks supplémentaires.

J’ai eu plus de mal avec Maria, ancienne journaliste travaillant dans une usine, son ex-mari et elle étant séparés.

J’ai aimé suivre son ex-mari Grigori depuis son poste de chirurgien dans un hôpital moscovite jusqu’à son travail avec les habitants de Tchernobyl après l’explosion de la centrale.

J’ai aimé retrouver la bureaucratie socialiste pour laquelle aucun accident n’arrivera jamais ; l’incurie des hommes politiques et haut placés qui ne pensent qu’à ne pas faire de vague.

J’ai été étonné de lire que personne à Moscou n’était au courant de la catastrophe. Rien n’a changé dans ce pays.

Si j’ai adhéré au propos, je dois dire que l’histoire d’amour ne m’a pas emballé, et que certains remplissages m’ont paru inutiles (les descriptions d’opérations chirurgicales entre autre).

Mais j’ai lu avec regret certaines choses et êtres solides se disolvant dans l’air.

Quelques citations :

dans cet endroit où les idéologies, les systèmes politiques, la hiérarchie, les dogmes ne sont plus que des mots creux qui appartiennent à des dossiers relégués dans des bureaux poussiéreux. p.219

il y avait beaucoup de gens, pour la plupart des membres éminents du Parti, qui avaient besoin d’un lavage gastrique parce qu’ils avaient avalé trop de comprimés d’iode. p.381

L’image que je retiendrai :

Celle du jeune garçon de Pripyat à qui Grigori confit un chien blessé.

10X18, 16 mars 2017, 456 pages

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