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Tuer le fils – Benoît SEVERAC

Un fils tue pour prouver à son père qu’il est un homme. Des années plus tard, lorsque le fils sort de prison, le père est assassiné. Hasard ou coïncidence ?

Pour prouver à son père violent, qui le méprise depuis toujours, qu’il est un homme, un vrai, Matthieu commet un meurtre. Il prend quinze ans de prison. Au lendemain de sa libération, son père est assassiné et le coupable semble tout désigné.

Mais aux yeux des enquêteurs, cela ne colle pas : pourquoi Matthieu sacrifierait-il encore sa liberté ?

J’ai aimé le trio d’enquêteurs : l’inspecteur Cérisol qui se détend en mangeant des confitures et dont la femme est aveugle sportive de haut niveau ; son collègue Nicodemo d’origine portugaise et croyant catholique qui commence à avoir du mal avec sa belle-famille ; et le petit nouveau Grospierres bardé de diplômes.

J’ai aimé qu’ils se lancent des piques, qu’ils se confient aussi sur leurs problèmes.

J’ai aimé l’intrigue plus complexe qu’il n’y parait, et dans laquelle l’écrivain qui anime un atelier d’écriture en prison est un personnage indispensable.

En revanche, j’ai trouvé dommage que l’essentiel de l’intrigue se situe en fin de roman, ce qui me l’a fait paraitre un peu bâclée.

Et comble du comble, l’accusé est souvent qualifié de fou par les enquêteurs alors que pour moi, il était plutôt sain d’esprit. La répétition du qualificatif réducteur m’a agacé.

Un roman qui met en lumière les difficultés de notre police nationale à exercer pleinement son métier.

Une citation :

Alors oui, c’était bien de la colère qu’il ressentait, et elle lui faisait peur parce qu’il savait qu’il devrait la museler et que ce faisant, elle se transformerait en rancoeur. Encore quelques années comme ça, et elle deviendrait aigreur. (p.243)

L’image que je retiendrai :

Celle de spots de confiture dans lesquels plonge allègrement Cérisol et qui finiront par lui devenir fatal.

La Manufacture de livres, 6 février 2020, 280 pages

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