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Zouleikha ouvre les yeux – Gouzel IAKHINA

Zouleikha est une femme tatare musulmane, mais surtout une koulak.

Cette lecture m’a fait réviser mon vocabulaire socialiste : dékoulakisation, menchévique, GPU, et j’en passe.

Je connaissais vaguement une région nommée Tatarstan, en bas à gauche de la grande URSS, mais j’ignorais que le peuple tatar était musulman.

Le roman s’ouvre sur la pauvre vie de Zouleikha coincée entre son mari ivrogne et sa belle-mère qui ne la lâche pas d’une semelle. Elle a accouchée de 4 filles mortes peu après leur naissance.

Zouleikha vit dans la peur de sa belle-mère et de sa religion aux multiples esprits qu’il faut satisfaire.

Etrangement, la déportation au goulag lui sera bénéfique, comme au vieux professeur de médecine Leibe qui bizarrement retrouve toute sa tête en déportation…

J’ai eu de la pitié pour leur gardien en chef Ignatov qui, s’il se montre cruel au départ, fini par voir les visages derrière les noms de ses listes et fait tout pour que ses prisonniers ne meurent pas de faim et de froid.

J’ai été étonnée que ce roman montre que chacun pouvait s’épanouir au goulag : peindre, cuisiner, s’instruire. L’auteur se gardant bien de montrer les travaux de force qui faisaient mourir les prisonniers par centaines.

Mais j’ai aimé le leitmotiv de Zouleikha qui ouvre les yeux sur le monde qui l’entoure et sorte de ses peurs.

L’image que je retiendrai :

Celles de cuillères fabriquées avec des ustensiles de fortune mais dont dépend le bonheur de chacun.

Les éditions Noir sur Blanc, 24 août 2017, 468 pages

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