Liquidation à la grecque – Petros MARKARIS
L’affaire avait fait grand bruit au moment de sa parution : un polar sur fond de dette grecque et de Troïka.
8 ans plus tard, le pays n’est pas sortie d’affaire (et la pandémie ne va rien arranger), mais je me décide à ouvrir le livre.
L’auteur m’a plongé d’entrée de jeu dans Athènes asphyxiée par les embouteillages. Et le narrateur, le commissaire Charitos lui-même, m’a voituré au gré des rues de la capitale.
J’ai aimé ce personnage qui regarde les soirs les définitions dans son vieux dictionnaire. Ce commissaire plein d’humour qui ne suit pas les consignes de son GPS, le seul qu’il peut envoyer paître.
J’ai aimé sa femme qui professe des proverbes à chaque phrase.
J’ai découvert les PIIGS : acronyme formé par les initiales des pays d’Europe les plus fragiles économiquement : Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne (Spain).
J’ai aimé trouver juste la croisade du meurtrier contre le Grand Capital.
L’auteur donne à lire l’éternelle corruption des puissants et les souffrances de leurs victimes, dont certaines se suicident.
Un polar touchant juste à plus d’un titre.
Quelques citations :
Il n’y a pas de sociétés, monsieur. Il n’y a que des groupes. Des entrepreneurs qui défendent leurs intérêts, des travailleurs qui défendent les leurs à travers les syndicats et d’autres organisations, il n’y a que des groupes qui défendent leurs intérêts. La société est une création de l’esprit.
Nous tous qui nous sommes dopés pour une médaille, nous l’avons payé très cher. Je l’ai payé de ma santé, les trois autres ont été ruinés. La sanction est juste. Mais ce que font les banques, si ce n’est pas du dopage, alors c’est quoi ? Les cartes de crédit qu’elles t’envoyaient par la poste, sans qu’on les demande, les prêts au logement, les prêts à la consommation, les prêts vacances ou mariage qu’elles distribuaient à tous, les hedge funds, les paris sur la faillite d’un pays étranger qui ne leur a rien fait de mal, tout cela, ce n’est pas du dopage ?
L’image que je retiendrai :
Pas une journée sans une manifestation dans les rues d’Athènes.
Lu sur Liselotte
12 commentaires
manou
Je l’avais noté quand il est sorti vu qu’on parlait beaucoup de la situation dramatique de la Grèce et puis je l’avais complètement oublié il est toujours dans mon carnet et a du paraître en poche depuis ! Merci pour cette présentation
Alex-Mot-a-Mots
Je confirme : paru en poche. Et passionnant, car la Grèce est malheureusement toujours dans le même état.
aifelle
Je me souviens en effet de sa sortie, j’en ai lu deux, pas dans l’ordre, je ne sais pas si c’est vraiment important.
Alex-Mot-a-Mots
Pas trop important, je trouve. Son dernier m’attend dans ma PAL.
eimelle Toursetculture
il a l’air intéressant en effet!
Alex-Mot-a-Mots
Une lecture qui m’a passionnée.
keisha41
Oui, je connais ces polars, mais pas encore lus.
Alex-Mot-a-Mots
Cela faisait quelques années que je voulais les lire. La sortie d’un nouvel opus me les a remis en mémoire.
Eve-Yeshé
je l’avais remarqué aussi et remis à plus tard… s’il est sorti en poche je me laisserai probablement tenter…
triste période, on ne parle plus des PIIGS mais on est tous dans la M… de toute manière
je trouve très « drôle » que les pays donneurs de leçon au printemps quand on les appelait à l’aide lors de la 1e vague de COVID commence à prendre des mesures restrictives Pays-Bas, Danemark… on était des cigales, des paniers percés GRRRRRRRRRRRRRR
Alex-Mot-a-Mots
Je me suis fait la même réflexion que toi. la roue tourne toujours….
Patrice
Mon épouse me l’avait offert à sa sortie en poche et je trouvai en effet que le sujet et le cadre étaient très intéressants. Toujours pas lu à ce jour, merci pour la piqûre de rappel (bien agréable au demeurant) !
Alex-Mot-a-Mots
Le soleil de Grèce fait du bien en hiver.